Comment les entreprises achètent le départ des seniors ?

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Le départ anticipé des seniors à la retraite, pour quelles raisons ?

Alors que les Français entendent profiter de la retraite « le plus longtemps possible », les entreprises multiplient les offres de départs pour les seniors. Plus chers, moins adaptés au numérique, ils ont rarement la cote.

Les personnes âgées prennent généralement leur retraite lorsqu’elles atteignent un certain âge, généralement 65 ans. Toutefois, il arrive que des circonstances indépendantes de leur volonté les amènent à prendre leur retraite plus tôt. Dans ces cas, les entreprises peuvent racheter la retraite de leurs seniors afin de leur offrir une stabilité financière. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les entreprises peuvent choisir de procéder ainsi. Premièrement, cela peut aider à conserver des employés expérimentés et compétents. Ensuite, cela peut contribuer à motiver les autres employés en montrant que l’entreprise s’engage à prendre soin de ses employés âgés. Enfin, cela peut contribuer à améliorer l’image et la réputation de l’entreprise, la rendant plus attrayante pour les clients et les investisseurs potentiels. En fin de compte, le fait qu’une entreprise rachète ou non les départs à la retraite des seniors dépendra de toute une série de facteurs. Cependant, il est clair qu’il existe des avantages tant pour l’entreprise que pour le salarié senior.

Si l’on rentre dans le vif du sujet, on constate que les entreprises ont des intérêts bien particuliers à se séparer des seniors. D’une part, il s’agit de se séparer des “gros salaires”, Eric Chevée, vice-président chargé des affaires sociales au sein de la Confédération des PME avance que :

Jusqu’à la période pré-Covid, la France avait un marché du travail suffisamment large pour que des entreprises trouvent opportun de se séparer des gros salaires pour les remplacer par des salariés plus jeunes ».

D’autre part, les gouvernements français butent depuis trente ans sur l’emploi des seniors. Le noeud du problème se situe à la fois dans le regard des entreprises et dans l’évolution de la relation des gens au travail.

Les entreprises vivent une sorte de dilemme. D’un côté, les seniors possèdent un savoir-faire et un savoir-être que les nouvelles générations ne s’approprient pas forcément. De l’autre, il y a l’impact des primes d’ancienneté et une productivité qui est moindre. Surtout, le digital et la transition énergétique nécessitent de fortes capacités d’adaptation. Certains perdent pied.

Comment se passe alors ce départ anticipé ?

Des groupes comme BNP Paribas, Safran ou Orange ont aussi développé des temps partiels seniors pour favoriser les transitions douces et piloter leur masse salariale. Lorsqu’on est entre 12 et 24 mois de la retraite, BNP Paribas propose un temps partiel hebdomadaire à 80 %, rémunéré 90 %. Il existe aussi une formule annualisée à 60 %, rémunérée 66 %. Chez Safran, le temps partiel pour les seniors était accessible à 18 mois de la retraite voilà dix ans. Aujourd’hui, on peut y accéder à 30 mois, voire à 36 mois quand on a travaillé 5 ans en équipe de jour ou de nuit. « En France, 23 % des salariés du groupe, âgés de 57 ans et plus utilisent un temps partiel aidé. Ce dispositif est choisi par de plus en plus de salariés gradés », constate Anne-Claude Vitali, coordinatrice groupe CFDT chez Safran.

Chez Orange, le système des temps partiels seniors (TPS) est appliqué depuis 2009, afin de rajeunir les effectifs et de baisser la masse salariale. Disponible jusqu’en janvier 2023, le dernier TPS en date peut être utilisé sur une période allant d’un an et demi à cinq ans. Pour les salariés des fonctions centrales et support, jugés en sureffectifs, ce système permet de travailler à mi-temps pendant un an, à 70 % de sa rémunération, avant d’avoir jusqu’à quatre ans pour soi avec 65 % de ses revenus. Pour les fonctions « opérationnelles et de production », il faut travailler pendant deux ans à mi-temps, en touchant 70 % de sa rémunération, avant d’avoir trois ans de libre, rémunérés à 65 %.

Enfin, ajoutons que la relation des seniors au travail a évolué. Selon la dernière enquête du ministère de la Santé , le premier motif personnel du départ à la retraite, c’est la volonté d’en profiter le plus longtemps possible (81 % de personnes interrogées). Un taux en hausse de 12 points depuis 2014. Mais la volonté de « ne plus travailler » est également citée par 51 % de personnes. Sur les 700 salariés français de Stellantis éligibles à un congé senior en 2021, 600 ont sauté le pas.

Source : Comment s’achète le départ des seniors/LesEchos

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